Dacia passe la vitesse supérieure au Maroc et lève le voile sur son tout nouveau SUV familial, le Bigster. Au programme : bloc Diesel efficient, habitacle spacieux, design affirmé… mais certains détails trahissent encore ses origines low cost.
C’est au cœur de Casa Finance City, nouveau centre névralgique de la capitale économique, que Dacia Maroc a dévoilé le Bigster devant un parterre de journalistes. Ce SUV familial vient coiffer une gamme Dacia déjà bien établie, aux côtés des Sandero, Logan, Jogger et Duster, toutes bien installées en tête de leurs segments respectifs.
Le Bigster reprend à son compte les fondamentaux de la marque franco-roumaine : simplicité, accessibilité et robustesse. Mais à l’intérieur, l’austérité saute aux yeux. L’ambiance y est sobre, voire spartiate, malgré une volonté de sophistication perceptible par endroits. Heureusement, la plateforme CMF-B vient relever le niveau en optimisant à la fois l’espace à bord et le volume du coffre, généreux et modulable.

Design stature
Plus long que le Duster de 230 mm (dont 40 mm pour l’empattement), le Bigster évolue dans la cour des SUV compacts. Son esprit baroudeur est mis en valeur par une garde au sol de 22 cm et une surface vitrée plus généreuse.
À l’avant, il arbore une large calandre noir brillant rehaussée du nouveau logo « Dacia Link », fusion des lettres D et C, symbole du lien entre la marque et ses fidèles. Même constat pour le capot horizontal, au dessin sculpté, qui a été conçu pour maximiser la visibilité vers le bas.
Le profil, pour sa part, séduit par ses lignes tendues et ses ailes proéminentes, soulignant la solidité du modèle. En revanche, les optiques, repoussées aux extrémités, renforcent sa stature de véhicule à vocation routière. Mention spéciale aux skis (avant/arrière) et aux protections latérales réalisées en Starkle, un plastique recyclé et durable qui résiste bien aux chocs.
Les jantes, proposées en 17 et 18 pouces, peuvent grimper jusqu’à 19 pouces, mais restent optionnelles. Idem pour les barres de toit modulables — un classique chez Dacia — qui sont livrées de série uniquement sur la finition Extrême.

Des efforts à faire
À bord, le Bigster mise sur la fonctionnalité. Selon la finition choisie, trois types de console centrale sont proposés, chacun avec sa propre organisation des commandes et des espaces de rangement. Un accoudoir central est également de la partie, intégrant un compartiment réfrigéré bien pratique ainsi qu’un chargeur à induction pour smartphones. Mais attention, ces équipements ne sont pas toujours livrés de série. Dacia reste fidèle à sa logique d’options à la carte : le hayon à ouverture électrique est facturé 3.500 DH, tandis que le toit ouvrant panoramique nécessite un supplément de 9.500 DH. Autrement dit, pour profiter d’un niveau de confort et de praticité digne du standing visé, le client devra passer par la case options.
Côté matériaux, les plastiques durs dominent sur la planche de bord et les contre-portes, mais l’effort de présentation se manifeste au niveau des tissus recyclés. L’ergonomie est au rendez-vous, tout comme la connectivité : l’écran tactile de 10,1 pouces pour l’infodivertissement est livré de série, mais l’instrumentation numérique de 10 pouces est réservée aux finitions supérieures « Journey » et « Extreme ». En revanche, les versions d’entrée de gamme « Essential » et « Expression » doivent se contenter d’un affichage plus modeste de 7 pouces.

L’espace arrière est l’un des gros points forts du Bigster : bonne garde aux jambes et aux coudes, accoudoir central avec porte-gobelets et support smartphone, banquette arrière fractionnable 40/20/40 pour obtenir un plancher plat… et jusqu’à 2,70 m de longueur de chargement. Le coffre, en configuration classique, atteint 667 litres.
Dotation en équipements : une montée en gamme mesurée
Le Dacia Bigster se décline en quatre finitions bien distinctes, chacune jouant sa partition entre simplicité et sophistication.
Essential, la version d’entrée de gamme, est affichée à 264.500 DH. Elle se contente du strict nécessaire : climatisation manuelle, jantes en alliage de 17 pouces et caméra de recul. Une dotation minimaliste qui risque de frustrer les conducteurs en quête d’un minimum de confort moderne.
Expression, positionnée à 275.500 DH, apporte une réponse à ces attentes. Cette finition intermédiaire rehausse l’expérience à bord grâce à la climatisation automatique bi-zone, un frein de stationnement électrique, des capteurs de pluie et des rétroviseurs extérieurs rabattables automatiquement. De quoi rendre le quotidien un peu plus agréable sans trop faire exploser le budget.

Les finitions supérieures, Extreme et Journey, toutes deux facturées à 297.500 DH, visent une clientèle plus exigeante. Elles partagent une dotation plus étoffée : jantes de 18 pouces, toit ouvrant panoramique, barres de toit modulables, accès et démarrage mains libres, combiné d’instrumentation numérique 10 pouces, système audio Arkamys avec six haut-parleurs, sans oublier le dispositif d’aide à la descente. Une panoplie séduisante sur le papier…
Mais comme souvent chez Dacia, quelques raffinements restent relégués à la case options, même sur ces versions haut de gamme. Une stratégie assumée qui permet de maintenir un tarif attractif, au prix de quelques concessions sur le standing.

Un seul Diesel
Sous le capot, point de surprise : le Bigster hérite du bloc Diesel 1.5 dCi de 115 ch, déjà vu sur le Duster. Ce 4-cylindres affiche une sobriété appréciable, avec une consommation mixte de 4,7 l/100 km. Associé uniquement à une boîte manuelle à 6 rapports, il remplit son rôle sans prétention. En revanche, la sonorité se fait un peu trop présente à bas régime, notamment lors des relances urbaines. Dacia a tenté de corriger le tir en renforçant l’insonorisation, notamment par l’ajout de mousse antivibratoire dans le compartiment moteur et un pare-brise plus épais.
Mais là où le bât blesse, c’est que cette version Diesel fait l’impasse sur deux éléments souvent décisifs pour les acheteurs marocains. D’une part, aucune transmission automatique n’est proposée, et d’autre part, le Bigster se limite à une configuration 2 roues motrices.
Avec un prix plancher à 264.500 DH, Dacia joue la carte du rapport prix/prestations dans le Diesel. Mais l’évolution rapide du marché marocain, notamment l’essor fulgurant des modèles chinois essence et hybrides, met la marque face à un défi de taille. Car ces nouveaux venus, souvent mieux équipés et plus raffinés, séduisent une clientèle de plus en plus exigeante.
Autant dire que le Bigster devra faire plus que miser sur sa robustesse. L’ère de la montée en gamme est bel et bien enclenchée.
Les plus
Allure robuste
Diesel sobre et efficace
Habitacle et coffre spacieux
Les moins
Qualité perçue médiocre
Pas de boîte automatique
Options chères
Galerie













