Outre le tonitruant bloc W12, la Bentley Flying Spur étrenne désormais le gentil V8 biturbo de 550 ch. Gentil ? C’est selon.
A force de se faire stigmatiser par les écologistes, les berlines à grosses cylindrées sont aujourd’hui une espèce en voie d’extinction, au profit de la race des SUV qui, eux, continuent à faire la razzia auprès des acheteurs fortunés.
Malgré cette tendance défavorable aux berlines, la marque de Crewe a pris son courage à deux mains et procédé au renouvellement de sa limousine Bentley Flying Spur. Sauf que, dans la nouvelle nomenclature Bentley, la Flying Spur n’est plus considérée comme une berline mais plutôt comme une GT à 4 portes.
Sortie en ce début 2020, cette limousine fabriquée entièrement à la main est un chef-d’œuvre de l’artisanat automobile anglais. Elle perpétue également la tradition des mécaniques époustouflantes. Si au lancement elle abritait uniquement le célèbre 6.0 litres W12 de 635 ch, elle accueille, à présent, le non moins populaire bloc V8 biturbo de 550 ch. Fort d’un mode de distribution intelligent, ce moteur conjugue la sportivité d’un époustouflant V8 à la sobriété d’un gentil 4-cylidres.
Résultat, la Flying Spur V8 est une sprinteuse de haut niveau, très agréable à vivre pour les voyages au long cours. En même temps, elle sait se montrer raisonnable quand il le faut pour une utilisation quotidienne.
Look charismatique
Le tour du propriétaire fait forte impression, la Flying Spur, millésime 2019, est entièrement nouvelle, même si elle partage avec la Continental GT l’essentiel des attributs techniques. L’air de famille est indéniable, notamment au niveau de la face avant. Comme en témoignent les feux à LED matriciels à effet cristal, inspirés de l’univers de la joaillerie. Magiques, ceux-ci s’auto-illuminent même lorsqu’ils sont éteints, à la faveur de l’effet reflet des cristaux chromés.
Les designers maison ont également revisité les classiques de la marque Bentley. La calandre massive fait un joli clin d’œil à la mythique S1 Flying Spur de 1957. A l’instar du «Spirit of Ecstasy» de Rolls-Royce, la mascotte en «B» ailé de Bentley s’illumine et surgit automatiquement de son encoche à l’approche du conducteur. Une fois la parade finie, elle se met à l’abri des regards indiscrets. Au reste, l’immense toit panoramique à commande automatique, les jantes spécifiques de 20 pouces, les feux au design distinctif de la partie arrière, accentuent le caractère exubérant de la Flying Spur.
Écrin somptueux
Son gabarit gigantesque (5,32 m) est le signe que cette troisième génération se veut encore plus spacieuse que ses aînées. On tombe rapidement sous le charme de ce somptueux salon où tous les occupants se sentiront forts à leur aise. A l’arrière, les passagers peuvent prendre place dans des sièges individuels luxueux et douillets. Ici, les habillages en cuir capitonnés à relief 3D se marient parfaitement au bois précieux ainsi qu’aux multiples inserts en chrome. La planche de bord, rappelant à s’y méprendre celle de la Continental, comporte le même écran rotatif à trois facettes. Au démarrage, ce dispositif pivote pour révéler l’écran tactile de 12,3 pouces. Une rotation de plus, et voilà le panel à trois cadrans (thermomètre, boussole et chronomètre) qui se met en place. Le poste de conduite est plus tourné vers les accessoires technos, à l’instar de l’instrumentation 100% numérique.
Enfin, les stores en alcantara à commande électrique sont assortis aux 15 couleurs de la sellerie et de la garniture des contre portes.
Potentiel démesuré
L’introduction du bloc V8 dans la gamme Flying Spur constitue une réelle alternative au monstrueux W12 qui l’équipait au lancement. Développant 550 ch, ce moteur de 4,0 litres de cylindrée, gavé de turbos à double spirale, affiche le couple faramineux de 770 Nm, à moins de 2 000 tr / mn. De quoi propulser une bonne moissonneuse-pelleteuse ou un bulldozer ! Et bien sûr, les performances sont au rendez-vous avec le 0 à 100 km / h avalé en 4,0 secondes et une vitesse maximale de 318 km / h.
Autre point fort, ce bloc mérite la palme de la sobriété, compte tenu de son système de distribution sophistiqué, donnant la possibilité de désactiver quatre de ses huit cylindres, lorsqu’il est soumis à une faible charge. A noter aussi que la version V8 est 100 kg plus légère que sa grande sœur à 12-cylindres, ce qui suggère plus d’agilité et de vivacité sur la route.
Pour parfaire l’agrément dynamique, la nouvelle venue s’offre les dernières avancées technologiques, à l’instar de la suspension pneumatique adaptative, vectorisation du couple par frein, contrôle de la dynamique de conduite et direction électrique, sans oublier la technologie pionnière Bentley Dynamic Ride. Il s’agit d’un système électromécanique de compensation de roulis géré électriquement (48 V) pour s’adapter aux conditions de la route.
Faisant preuve d’une sobriété exemplaire, d’une légèreté impeccable et d’un tempérament de caractère, la Bentley Flying Spur V8 a aussi le mérite d’être relativement moins chère (2,2 millions de DH sans les options) que sa grande sœur animée par le W12. Oui, les prestigieuses anglaises coûtent trop chères !