Avec sa cavalerie de 1 600 ch, le nouveau Bugatti W16 Mistral rend les derniers honneurs au célèbre moteur à seize-cylindres. Produit à seulement 99 exemplaires, ce roadster est un laboratoire roulant, facturé à 5 millions d’euros la pièce.
Il va y avoir du sport !
Révolu le temps où le prestige des voitures d’exception se mesurait au nombre de leurs cylindres et au volume de leur cylindrée. Désormais, les supercars sont de plus en plus animés par des chaînes à propulsion hybride ou électrique, plutôt que par des moteurs suralimentés.
Donnant le clap de fin à une époque marquée par la course au gigantisme, la Bugatti W16 Mistral est la dernière de sa lignée à opter pour le tonitruant bloc à seize-cylindres. Ce dernier a officié sous le capot de toute la gamme Bugatti : de la Veyron à la Chiron, en passant par la Divo, la «Voiture noire» ou encore la Bolide.
Auréolé de prestige, le manufacturier français Bugatti est passé sous pavillon Volkswagen, en 1998. A cette époque, feu Ferdinand Piëch, ex-patron du Groupe allemand, a soufflé sur les braises de cette marque défunte, et il n’a pas lésiné sur les moyens pour la réanimer. C’est grâce à lui que le projet presque utopique du moteur W16 a vu le jour. Ce bloc, aussi complexe que cher à produire, reste une belle aventure technique, mais sans viabilité économique. Cette aventure rappelle en quelque sorte l’épopée à la fois fabuleuse et discrète de l’avion jumbo Airbus A 380.
Globalement, la Mistral est une évolution de la Chiron. Son appellation évoque le mistral : un vent puissant qui souffle depuis la Vallée du Rhône à travers les villes huppées de la Côte d’Azur et jusqu’à la Méditerranée.
Design au service des performances
Racée et agressive, la Mistral porte fièrement la célèbre calandre en fer à cheval, encadrée par une signature lumineuse à quatre lignes de LED.
Inspirée de la Bugatti Type 57 Roadster Grand Raid de 1934, la Mistral est caractérisée par ses deux appui-têtes aérodynamiques, qui s’intègrent directement à la carrosserie, et par son pare-brise en «V». Incurvé, ce dernier semble s’enrouler autour des montants A, et se fondre parfaitement avec les vitres latérales, créant ainsi une sorte de «visière».
Les vitres étirées délibérément autour des prises d’air latérales, constituent une belle ligne de caractère qui se prolonge jusqu’au bout du capot. Il faut reconnaitre que les ingénieurs Bugatti ont mis au point un système de refroidissement très élaboré : les prises d’air situées derrière les appui-têtes acheminent le flux d’air vers le moteur W16 placé à l’arrière, tandis que les prises d’air latérales, elles, canalisent savamment l’air vers le refroidisseur d’huile. Même son de cloche à l’arrière où le motif en «X» des feux, procure une identité spectaculaire à la poupe.
Confort à 420 km/h
Soigneusement élaboré pour offrir une expérience à la fois élégante et luxueuse, l’intérieur de la W16 Mistral s’inspire de celui de la Chiron. Mais il se veut suffisamment fonctionnel pour que toutes les informations soient facilement lisibles, même à une vitesse de 420 km/h. Concernant l’agencement, une attention spéciale a été portée à la qualité des matériaux qui abritent en tout point le cachet Bugatti. Les habillages en cuir souple se marient parfaitement avec des touches en titane et en aluminium – fraisées à partir d’un bloc solide.
La Mistral est une voiture collector taillée pour survivre aux aléas du temps. Pour l’anecdote, le cuir utilisé sur ses panneaux de porte a été méticuleusement testé dans l’optique d’une utilisation régulière pendant plus de cent ans.
Et ce n’est pas tout, le levier de vitesses – usiné dans un bloc d’aluminium massif – présente une touche de bois et un insert en ambre dans lequel est enfermée la célèbre sculpture de l’éléphant dansant de Rembrandt Bugatti. Des versions de cette sculpture ornaient le capot de la légendaire Type 41 Royale, le véhicule le plus luxueux jamais créé.
W16 démesuré
Comme signalé plus haut, la Mistral est animée par le groupe motopropulseur W16 de 1 600 ch. Ce quadri-turbo est le même étrenné par la Chiron Super Sport 300+ qui a battu le record de vitesse de 490,484 km/h, en 2019. Or, la Bugatti W16 Mistral affiche la vitesse maximale de seulement 420 km/h. Mais rien ne l’empêche de prétendre au titre du roadster le plus rapide au monde.
Au final, seuls 99 exemplaires de la W16 Mistral seront produits et vendus au prix de 5 millions d’euros net. Si les livraisons interviendront en 2024, l’ensemble des Bugatti W16 Mistral ont déjà été réservés.
Galerie
