Mon compte autonews


-

Les femmes et l'automobile : Le Maroc est le leader régional incontestable

Ayda fathi a 1

Autonews donne la parole dans cet entretien à Ayda Fathi, Directeur automobile au ministère du Commerce et de l’Industrie. Elle revient sur la politique visionnaire du Roi Mohammed VI pour faire de l’industrie automobile, l’un des fleurons de l’économie nationale. Sans oublier de faire le bilan d’une industrie automobile qui réalise des avancées majeures avec des défis à la hauteur des ambitions marocaines.

Autonews : L’industrie automobile marocaine connaît une croissance régulière. Les spécialistes tablent sur la capacité du pays à produire un million de voitures à court terme. Quelle est la stratégie du ministère pour atteindre cet objectif ? 

Ayda Fathi : Sous la Vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, l’industrie automobile nationale connaît un développement soutenu, positionnant le Royaume en tant que leader continental. Aujourd’hui, le capacitaire installé est de 700 000 voitures/an, porté par Renault et Stellantis et est composé d’un portefeuille de véhicules thermiques et électriques (Citroën Ami, Opel Rocks-e et Mobilize). Le 9 novembre dernier, Stellantis a annoncé le doublement de son capacitaire pour atteindre 450 000 voitures/an. Le 1 million est une réalité atteignable. Notre ambition ferme est d’aller encore plus loin et permettre l’installation au Maroc d’un 3ème constructeur. 

Autonews : Le Maroc est aujourd’hui leader de l’industrie automobile en Afrique, devant l’Afrique du Sud et l’Égypte. Qu’est-ce qui explique cette avancée réalisée en un temps record ? Et quelles sont les perspectives pour l’industrie automobile à moyen terme ? 

Ayda Fathi : Le Maroc s’affirme aujourd’hui comme le leader régional incontestable de l’industrie automobile grâce aux Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste. En effet, la succession de plans sectoriels réussis ont permis de bâtir les fondements d’une industrie compétitive et résiliente.

L’industrie automobile, rappelons-le, est fortement ancrée au Maroc, puisque les prémices ont commencé avec l’usine de la SOMACA à Casablanca en 1961, aux côtés de quelques activités. Aujourd’hui, plus de 250 entreprises industrielles opèrent dans le secteur.

Plusieurs facteurs ont permis l’essor de cette industrie. Rappelons en quelques-uns: la position stratégique faisant du pays l’un des carrefours les plus importants au monde, reliant 3 continents; la qualité des infrastructures y compris les zones industrielles, ports, aéroports, autoroutes; l’ouverture sur le marché mondial avec la signature de plus de 50 accords de libre-échange notamment avec l’UE et les USA; la qualité du capital humain.

A juste titre, le secteur automobile est considéré comme le fer de lance de l’industrie nationale. En effet, le secteur a battu un nouveau record en 2022 en termes d’exportations, en dépassant la barre des 100 milliards de dirhams. Notre ambition est de doubler ce volume dans 4 à 5 années.

Dans la continuité de ce développement, et dans le cadre de la transition vers la mobilité électrique, le Maroc s’est préparé pour proposer une réponse aux profondes mutations du secteur : électrification, réduction des émissions CO2, «produire vert», plus de compétitivité, la connectivité, etc. Le Royaume possède tous les prérequis nécessaires pour développer la chaîne de valeur du véhicule électrique/ hybride et son écosystème.

Autonews : Aujourd’hui, l’industrie automobile est structurée en écosystèmes réunissant des circuits bien intégrés, tels que le câblage, la métallurgie, l’emboutissage, la batterie, les accessoires de véhicule, le moteur et la transmission… le tout sous-tendu par la robotisation qui gagne de plus en plus de place dans les usines marocaines. Peut-on affirmer que le Maroc s’achemine vers une complète autosuffisance dans ce secteur ? 

Ayda Fathi : Actuellement, comme je l’ai mentionné, le tissu automobile national est composé de plus de 250 équipementiers autour des 2 constructeurs Renault et Stellantis, opérant dans différents métiers incluant le câblage, l’intérieur véhicule, l’emboutissage, les jantes aluminium, l’électronique, le vitrage, l’éclairage, l’injection plastique, l’ingénierie, les puces électroniques, le BMS. Le taux d’intégration locale (TIL) est de 69%.

Notre objectif est d’atteindre un TIL de 80%. Les commodités manquantes sont connues et nous travaillons pour les localiser au Maroc, en Greenfield ou grâce à des partenariats. Des projets stratégiques à très forte valeur ajoutée sont en cours de déploiement.

Autonews : Quels rôles peuvent jouer les énergies renouvelables en tant que source d’énergie pour aider à porter davantage le taux d’intégration locale ?

Ayda Fathi : La décarbonation de l’industrie automobile est un atout majeur du Royaume, mais également une nécessité face à la taxe carbone qui sera applicable aux frontières européennes.

Rappelons que le Maroc a adopté une stratégie énergétique ambitieuse visant l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique du pays, conformément aux Hautes directives de Sa Majesté le Roi, que Dieu l’assiste.

Aussi, Une convention cadre a été conclue entre l’Etat et l’ONEE, le 1er décembre dernier, pour faire bénéficier les industriels d’une offre d’énergie verte très compétitive par rapport au tarif règlementé en vigueur. Cette offre renforcera la compétitivité et l’attractivité de la plateforme automobile marocaine.

Autonews : Après la crise, comment l’industrie automobile s’est-elle restructurée pour faire face à d’éventuels changements ?

Ayda Fathi : Au cours des deux dernières années, l’industrie automobile a été frappée par une série de crises qui se sont succédé : la pandémie du Covid-19, la crise des semi-conducteurs et des matières premières, ainsi que le conflit russo-ukrainien. La conjoncture mondiale a été et demeure compliquée.

Toutefois, le Maroc a pu démontrer sa résilience et a su répondre à toutes ces crises avec rapidité, agilité et efficacité. La relance, en effet, n’a pas tardé, puisqu’en 2021, le secteur automobile a récupéré tous ses emplois perdus et a exporté en 2022, 111 milliards de dirhams, soit plus de 35% en comparaison à ses exportations en 2019.

Pour les semi-conducteurs, nous avons sécurisé de nouvelles lignes de production, permettant au Maroc de se positionner sur un composant extrêmement technologique et stratégique pour l’industrie automobile.

Bio express

Artiste autodidacte, Sanaa Zagouri est passionnée de peinture depuis son plus jeune âge. Et afin d’aiguiser son talent, elle a entamé un parcours d’art plastique en 2018. Elle a aussi participé à de nombreuses expositions qui ont compté d’illustres artistes de tout le Royaume. Pour ce qui est de son parcours professionnel, 2021 a été une année marquante pour Sanaa, devenue la première femme Directrice dans le groupe Auto Hall, lequel groupe n’a compté jusque-là que des hommes parmi les membres de son Directoire. Son cursus universitaire a été achevé avec brio car elle a pu décrocher son diplôme d’ingénieur de l’EMI, lauréate de sa promotion.

Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de autonews.ma même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.

Recevez les dernières promotions et actualités auto au Maroc

La newsletter est gratuite et vous pouvez vous désinscrire à tout moment !

En remplissant votre email vous acceptez les conditions d’utilisation et la politique de confidentialité