Avec la croissance du parc automobile, le marché de la pièce de rechange a connu un essor important. Outre les pièces détachées neuves d’origine ou celles de type adapté, les produits de seconde main provenant de la ferraille ont le vent en poupe. De nombreux sites ont vu le jour et leur activité s’est nettement développée, aidée par la forte demande.
Depuis quelques années, le parc automobile national s’est inscrit dans un mouvement de rajeunissement. En parallèle, l’entretien et la réparation des véhicules s’opèrent de plus en plus dans le réseau agréé avec des pièces de rechange neuves conformes aux recommandations du constructeur. Il fut un temps où ce genre d’opérations se faisait essentiellement par des pièces adaptées à bas prix ou en provenance de la ferraille. Cette dernière était un passage obligé pour de nombreux professionnels comme les garagistes, les mécaniciens, les tôliers, les électriciens auto, les spécialistes de la suspension et du pneumatique.
Avec le développement du marché automobile national, de nombreux sites ont vu le jour dont ceux du quartier Salmia ou de Khouribga devenus incontournables. Ils sont visités par des acheteurs venus de toutes les régions du Royaume et même de certains pays subsahariens notamment la Mauritanie et le Sénégal.

«Le marché du neuf s’est nettement développé. Pour l’accompagner, les concessionnaires et les importateurs ont lancé des services de vente modernes. De nombreux propriétaires sont fidèles à ce réseau notamment les acquéreurs de véhicules de luxe. D’autres, par contre, une fois le délai de la garantie expiré, s’adressent à la ferraille pour se procurer les pièces dont ils ont besoin. Il s’agit de certains éléments bien déterminés comme les portes, les capots, les ailes, les optiques, les pare-brise et même des pièces moteur. Et ce, à cause du prix qui est plus compétitif par rapport au tarif proposé par le distributeur qui est majoré de 20% de TVA», souligne Haj Abdellah Maâroufi, un commerçant à la ferraille de Salmia à Casablanca.
Un avis partagé par Hicham Mahmoudi, garagiste, «nous proposons à nos clients la réparation des véhicules en fonction de leur budget. Pour réduire le montant de la facture, nous leur conseillons d’opter pour des pièces issues de la ferraille notamment quand l’assureur refuse la prise en charge où l’usure n’est pas due à un accident de la circulation».
Cela dénote que le marché de la ferraille a de belles perspectives surtout qu’il a connu une nette métamorphose comparativement à ses débuts. En effet, fini le temps où la ferraille était un simple dépotoir pour les voitures en fin de vie ou un site de récupération de produits recyclables notamment le fer, l’aluminium, le cuivre, le plastique, le verre et autres. Depuis quelques années, c’est devenu un site bien organisé. Les opérateurs sont de plus en plus spécialisés par marque ou par type de pièces. On trouve des commerçants vendeurs exclusifs de pare-brise, de rétroviseurs, d’optiques, d’injecteurs ou d’amortisseurs. D’autres proposent des moteurs de voitures toutes marques confondues, des tableaux de bord, des clignotants, des jantes, des arbres à came, des salons de voitures, des batteries, des volants, des poignets, des pneus, des radiateurs ou certains accessoires.
Pour répondre aux besoins de leurs clients, ils n’hésitent pas à importer ces pièces de l’étranger. «Il existe des réseaux ferrailleurs spécialisés en Europe. Même en tenant compte du transport et des droits de douane, les produits nous reviennent nettement moins chers par rapport au marché local. Et le plus souvent, ils sont d’une qualité meilleure», explique Hamid Serghini, plus connu sous le nom de Aouita à la ferraille de Salmia.Pour s’aligner sur les nouvelles tendances du marché notamment séduire une clientèle très connectée, certains professionnels disposent d’un site Internet et des pages sur les réseaux sociaux pour promouvoir leurs produits.
Quand les assureurs font appel à un épaviste
L’expertise automobile peut être ordonnée par une compagnie d’assurances (amiable) ou par le tribunal (judiciaire). Lorsque le véhicule est gravement accidenté, l’expert peut décider d’appliquer la réforme. Cela veut dire que la voiture n’est plus apte à circuler et qu’elle peut être écoulée à la ferraille. L’expert calcule la valeur vénale du véhicule, et adresse un rapport préliminaire à la compagnie d’assurances. Généralement installé dans la ferraille, un épaviste est désigné selon la méthode des enchères pour acquérir le véhicule qui sera destiné à la réparation ou à la casse, selon le type de la réforme «économique ou technique» indiqué par l’expert. Le calcul de la valeur vénale du véhicule avant le sinistre diffère selon plusieurs facteurs que l’expert prend en considération. Cela dépend principalement de l’âge, du kilométrage, du type du véhicule, du carburant utilisé, et de l’état apparent de la carrosserie, de la mécanique, et du moteur. En prenant en considération tous ces indicateurs, l’expert peut calculer la valeur du véhicule en se basant aussi sur le marché automobile marocain.