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Honda vs nissan
Actualité internationale | Honda vs Nissan : Une fusion sous tension
Dans un monde où les constructeurs automobiles jouent à la course contre la montre pour dominer le marché des véhicules électriques (VE), Honda et Nissan s'apprêtent à tenter un coup audacieux. Ce rapprochement, décrit comme un « mariage de raison », soulève autant de scepticisme que d’espoir. La montée en puissance des VE en Chine et en Europe bouscule les marques historiques. Pour Honda, s’allier avec Nissan pourrait être une opportunité unique de mettre la main sur des ressources précieuses : usines, savoir-faire, propriété intellectuelle. Mais est-ce suffisant ? L’union fait la force En retard sur l'électrification, les deux entreprises espèrent que cette fusion leur permettra de rattraper leurs rivaux en partageant plateformes, chaînes d’approvisionnement et investissements en R&D. Nissan, pionnier du VE avec la Leaf en 2010, a perdu de son avance, mais son PDG Makoto Uchida voit dans cette alliance l’occasion d'élargir sa gamme grâce au soutien technologique de Honda. Alors que Honda bénéficie d’une activité moto florissante (5,3 millions de deux-roues vendus en un trimestre), Nissan rencontre beaucoup de difficultés financières et des concessions en crise, notamment aux États-Unis, où 40 % des points de vente ont enregistré des pertes. Mais tout n’est pas noir : Nissan peut se vanter de détenir le VE le plus vendu au Japon, la Sakura, et sa gamme hybride e-Power gagne du terrain, même au Maroc, avec des modèles comme le Qashqai e-Power. L'ajout éventuel de Mitsubishi Motors dans cette équation pourrait apporter des atouts supplémentaires avec ses crossovers et hybrides prisés sur les marchés émergents. Politique ou pragmatisme ? Derrière cette fusion se cache une autre dimension. Certains, comme Carlos Ghosn, ancien président de l’alliance Renault-Nissan, évoquent une manœuvre politique orchestrée par le gouvernement japonais pour éviter que Nissan ne tombe entre des mains étrangères, notamment celles de Foxconn, intéressé par un rachat. Mais une chose est sûre : cette fusion est loin d’être gagnée d'avance. Avec une holding prévue pour 2026 au plus tôt, les défis sont immenses, de l’optimisation des capacités en Chine à la modernisation de l’offre produit. Si Honda parvient à doubler ses ventes d’hybrides pour atteindre 1,3 million d’unités annuelles d’ici 2030 et si les synergies espérées se concrétisent, cette alliance pourrait devenir un modèle de redressement industriel. Mais pour l’instant, ce projet reste un pari. Et dans l’industrie, les paris sont rarement sans risques.