Le secteur de l’assurance automobile au Maroc figure parmi les plus développés au niveau de l’Afrique et dans le monde arabe. Pour consolider davantage ces réalisations, l’activité est appelée à investir de nouvelles pistes plus innovantes et plus prometteuses afin de réaliser ses ambitions et faire face à de nombreuses contraintes. Cette branche ambitionne d’être en phase avec son environnement.
Perspectives
De nouveaux défis à relever
En pleine mutation, la branche assurance automobile affiche des perspectives prometteuses. Outre le développement du marché, le secteur est appelé à réussir certains challenges comme la poursuite de la digitalisation de l’activité, l’amélioration du réseau de distribution et de la relation client.
En dépit d’une conjoncture difficile marquée par une baisse de la croissance et des incertitudes pour les investisseurs, le secteur des assurances a pu résister aux aléas et a poursuivi son développement et son essor.
La branche auto figure parmi les activités les plus dynamiques de la filière avec un chiffre d’affaires de près de 13 milliards de DH, soit une part de marché de près de 26% du secteur.
Croissance maintenue
Elle n’a cessé au fil des ans de poursuivre son envol en réalisant une croissance annuelle moyenne de 8%. Les perspectives d’avenir sont prometteuses pour cette activité car la croissance du marché automobile est en constante augmentation.
Il faut attendre la pandémie du covid-19 et la crise des semi-conducteurs pour constater un net recul des immatriculations. Contrairement aux autres périodes de disette relevées par le passé, dues à une baisse de la demande, cette évolution est générée essentiellement par une faiblesse de l’offre.
Toutefois, le deuxième semestre de l’année 2022 s’annonce sous de bons auspices, un trend haussier des ventes commence à s’installer. Et tout laisse présager qu’il devrait se poursuivre en 2023 si l’on prend en considération différents éléments dont notamment le faible niveau d’équipement automobile dans le Royaume qui fait que la demande sera toujours au rendez-vous.

En effet, le Maroc compte un parc roulant de près de 4 millions de véhicules. Le nombre de voitures est de 85 pour 1 000 Marocains. C’est dire que le taux d’équipement en automobile reste faible par rapport à d’autres pays ou régions du monde. Sans se mesurer aux Etats-Unis qui affichent un taux de motorisation de plus de 800 véhicules pour 1 000 habitants, ou à la France qui en compte plus de 630, l’Union européenne dénombre 529 véhicules pour 1 000. La moyenne régionale dépasse nettement celle du Maroc. L’Algérie a un taux de 125 voitures pour 1 000 habitants et la Tunisie 166.
Le digital en force
Consciente de l’importance de la filiale, la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance (FMSAR) a choisi «Assurance automobile entre progrès technologique et évolution des mobilités» comme thématique de la 9ème édition du «Rendez-vous de Casablanca des assurances», qui sera organisée à Casablanca les 8 et 9 mars 2023.
En effet, la branche automobile connaît une phase de transitions accélérées, dictée par les nouvelles tendances technologiques et marquées par la présence de plus en plus remarquable du numérique à tous les niveaux. Le digital est largement investi par toutes les phases du secteur, à commencer par les documents de circulation comme le permis de conduire, la carte grise, la vignette et la visite technique. La dématérialisation est également visible au niveau de l’immatriculation, la relation client, le service après-vente des distributeurs de véhicules.
De nouvelles mesures sont entrées en vigueur dernièrement concernant la vente en ligne des produits d’assurance. Cette initiative permettra de fournir aux acteurs du secteur une vision claire sur les exigences de conformité requises. Elle assurera également aux consommateurs un cadre juridique adéquat qui préservera leur droit en cas de litige.
La profession et l’autorité de tutelle ambitionnent de réussir ce projet pour développer des services fondés sur les technologies. Cela nécessite des investissements tant au niveau humain que matériel. C’est un processus long mais nécessaire pour être en accord avec ce qui existe dans les pays développés.
Les nouveaux modes de mobilité ont beaucoup changé. Un virage est entamé par les constructeurs vers la voiture électrique ou hybride. Les technologies embarquées de dernière génération sont devenues un élément déterminant pour séduire les clients. Les véhicules sont de plus en plus dotés d’équipements de pointe que ce soit pour la sécurité, l’infodivertissement ou le confort.
Un nouveau contrat-programme s’impose
Le secteur des assurances a connu ces dernières années de véritables évolutions tant sur le plan législatif, technique qu’organisationnel. Les autorités concernées, à savoir le ministère de l’Economie et des Finances et l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) se sont activées pour développer le cadre juridique encadrant le secteur.
En partenariat avec les professionnels de l’activité, notamment la FMSAR, plusieurs chantiers ont été lancés portant sur la modernisation du circuit de distribution, la dématérialisation et la médiation. Dès lors, un nouveau contrat-programme signé entre l’Etat et les opérateurs du secteur s’imposait pour relever les différents défis et répondre aux attentes du marché.
Les intervenants du secteur sont conscients qu’il faut pallier les différentes lacunes et dysfonctionnements qui impactent l’évolution de l’activité.