Mon compte autonews


-

Toute l'actualité

Couv 257 autonews
Actualité nationale
Autonews 257 est disponible dans les kiosques
EDITO Un jour, pas plus Actualité Citroën Jumper Renault Scenic E-Tech Electric Equipement Industriel Vivo Energy Maroc Bamotors Maroc Geely Maroc Budget  Avec la participation de Salafin SPÉCIAL / Industrie automobile au Maroc Un écosystème performant L’écosystème de l’industrie automobile au Maroc  : Une plateforme industrielle compétitive Nouveautés      Kia Picanto 2024 Renault 5 E-Tech Electric SPÉCIAL / 8 Mars Alfa Romeo Tonale Citroën C3 Dacia Sandero Stepway Jeep Renegade Nissan Juke Opel Corsa Peugeot 2008 Porsche Macan Toyota Yaris Cross Volkswagen Golf Guide de l’acheteur Assurance     Constat à l’amiable Retro      Rolls-Royce : L’arrière-histoire d’une icône Moto    BMW C 400
Industrie auto maroc autonews 257 1 1024 x 683
Dossier spécial
Industrie automobile au Maroc
Industrie automobile au Maroc : Un écosystème performant
Depuis une décennie, le Royaume a tracé une feuille de route bien conçue et bien ficelée pour faire de l’industrie automobile l’un des fleurons de l’économie nationale. Aujourd’hui, c’est un secteur performant qui compte parmi les leaders mondiaux et se place déjà entre les meilleurs, avec une capacité de production qui va crescendo et un climat d’affaires des plus prometteurs. Zoom sur une dynamique d’excellence. Le Royaume est aujourd’hui le numéro 1 en Afrique et occupe la 16ème place au niveau mondial de la fabrication automobile. C’est un bond de géant que l’économie marocaine a réalisé en l’espace d’une décennie, capitalisant sur un plan d’action solide et pragmatique couplé à une vision stratégique à long terme. Une vision émanant de la volonté royale de s’inscrire sur la carte mondiale des constructeurs automobiles, avec la création d’un écosystème national optimal, et des marges d’expansion très grandes. Le tout sous-tendu par une nouvelle stratégie industrielle qui «vient concrétiser en premier lieu les recommandations et les priorités définies par la lettre royale adressée aux participants de la journée nationale de l’industrie tenue en 2023», explique le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour. Et d’ajouter que «C’est une approche globale avec plusieurs axes clés visant à inscrire notre pays dans une nouvelle ère industrielle portée par la notion de souveraineté. Cette nouvelle stratégie ambitionne de renforcer la compétitivité de la production locale et consolider l’ancrage du Maroc dans les secteurs prometteurs. Elle met également l’accent sur la création d’emplois durables et de qualité pour nos jeunes. Cela implique d’ailleurs la montée en gamme du capital humain à travers un développement accru des compétences managériales, une ouverture sur les nouvelles technologies et des partenariats public-privé renforcés. La stratégie fera aussi de la décarbonation un des axes majeurs du développement du tissu industriel».  Cette stratégie s’appuie également sur l’attractivité du Maroc, pays stable, à l’économie engageante, et des flexibilités administratives compétitives au niveau international. Ce qui explique dans une large mesure l’implantation de grandes usines de production, apportant du même coup des technologies dernier cri, un savoir-faire avéré et une optimisation des ressources, notamment en employant des compétences marocaines. Celles-ci apprennent les rouages du métier et bénéficient de programmes de formation en vue d’occuper les postes clefs de cette industrie de pointe. C’est grâce à toutes ces composantes que le Maroc est aujourd’hui le leader du continent et une plateforme de production automobile à l’échelle internationale. Cette dynamique explique aussi qu’en 2023, le Royaume a produit plus de 700 000 véhicules et ambitionne à l’horizon 2025 de dépasser 1 million de voitures construites dans les différentes usines du pays. En atteignant 700 000 unités, c’est déjà 20% de plus par rapport à l’année 2022. Le secteur emploie 230 000 personnes et ses exportations ont totalisé 111 milliards de DH l’année passée et devraient atteindre 138 milliards lors de l’exercice actuel, soit une hausse de 20%. «Le secteur de l’industrie automobile s’enrichit de nouvelles usines. Une soixantaine d’unités, à différentes phases de leur construction, seront bientôt en activité et viendront s’ajouter aux 260 usines déjà opérationnelles», affirme le ministre de l’Industrie et du Commerce. Le responsable gouvernemental précise à ce propos que «le pays continue de renforcer sa position en tant que hub régional de l’industrie automobile et s’engage dans la transition vers des véhicules plus écologiques». Dans ce sens, il faut s’arrêter sur un chiffre qui illustre cet élan industriel et commercial, puisque les exportations ont atteint 138 milliards de dirhams, en 2023. Le Maroc table sur un montant de 360 milliards de dirhams (MMDH) à l’horizon 2029. Ce qui explique à plus d’un égard la montée en puissance de l’industrie automobile nationale ces dernières années et constitue, selon le ministre, un «véritable moteur» pour la croissance et la création d’emplois dans le pays.  Dans cette optique, il faut savoir que plusieurs facteurs clés ont contribué à rendre concrets ces résultats qui ouvrent un nouveau chapitre en termes de défis industriels du pays. Le Maroc a su attirer des constructeurs automobiles de renommée internationale, tels que Renault, Peugeot-Citroën et Fiat Chrysler Automobiles, en leur offrant des conditions d’investissement attractives et un environnement favorable aux affaires. Il a mis en place une stratégie de développement des infrastructures, mais également de ressources humaines en misant sur la formation continue. Et ce, afin que les citoyens prennent en charge tout ce qui se produit dans le pays, du début à la fin de la chaîne de construction automobile. Ce qui marque un grand virage bien négocié par notre pays qui se donne aujourd’hui les moyens d’être le plus compétitif possible sur l’échiquier de la construction automobile mondiale. «L’industrie automobile marocaine entame une nouvelle ère avec un modèle de voiture du premier constructeur marocain et le prototype d’un véhicule à hydrogène développé par un Marocain. Ces deux projets qui constituent une fierté pour l’écosystème industriel national sont le résultat de 20 ans de travail et de politiques sectorielles convergentes impulsées par la vision et le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste. Aujourd’hui, le secteur automobile c’est 220 000 Marocains employés, plus de 260 équipementiers installés et un taux d’intégration de 65%. Mais c’est surtout un écosystème qui permet de voir émerger des compétences marocaines et de les voir nourrir l’ambition de créer et développer des marques marocaines de voitures - comme Neo et NamX. Concernant Neo Motors, ils sont actuellement en phase de production en présérie de leur premier modèle et le démarrage de la production en série est planifié pour décembre de cette année. Quant à la production de Hydrogen Utility Vehicle de la société NamX, elle est prévue pour fin 2026», précise le ministre.  D’ailleurs, Hydrogen Utility Vehicle de la société NamX est développé par un Marocain. Il offre tous les avantages d’un véhicule Premium normal mais sans pollution. A ce sujet, Faouzi Annajah, président et fondateur de NamX, affirme : «Avec ce nouveau véhicule l’important était d’avoir une voiture familiale, un SUV, un grand 4X4 qui fait 5 m de long, 2 m de large, qui possède tous les avantages d’un véhicule Premium normal mais sans pollution…Nous prévoyons de le produire pour fin 2026». Faouzi Annajah a souligné que le design intérieur est fait par de jeunes talents marocains. Ce sont là des acquis importants qui servent d’assise mobile pour engager de nouveaux investissements et agrandir le parc industriel dédié à ce secteur clé. Cette transition énergétique du Maroc est le grand défi du futur et lui permet de mettre à contribution ses ressources en énergies renouvelables. Dans ce sens, le Maroc veut atteindre 52% d’électricité d’origine renouvelable d’ici 2030. Cet objectif réalisable s’appuie sur un potentiel naturel en matière d’énergie solaire, éolienne et hydroélectrique. A cet effet, il faut prendre en compte que le Maroc abrite déjà l’un des plus grands complexes solaires au monde, Noor Ouarzazate, et le parc éolien de Taza, l’un des plus importants en Afrique. Il s’apprête également à lancer de nouveaux projets d’envergure dans le domaine des énergies renouvelables, tels que le complexe Noor Midelt et le parc éolien de Tarfaya. «Nous sommes entièrement mobilisés pour réussir le défi de l’industrialisation, du développement et de la croissance à long terme de tout projet novateur et créateur de valeur pour notre pays. Que ce soit à travers la banque de projet industriel, la task force souveraineté ou tout autre programme adapté aux besoins des investisseurs, nous nous efforçons d’orienter et d’accompagner les investisseurs dans leurs démarches dès le démarrage et cela a d’ailleurs été le cas pour ces deux projets de voitures. Cela dit, il y a effectivement plusieurs mesures à mettre en place. Il s’agit d’investir davantage dans le développement des infrastructures nécessaires pour faciliter la production et la distribution des deux voitures. De plus, il est aussi question de développer les compétences requises en collaborant avec les différents acteurs du dispositif de la formation au Maroc, de promouvoir ces projets sur la scène internationale et de favoriser les partenariats avec des acteurs clés de l’industrie automobile», insiste le ministre de tutelle. Cette dynamique a porté le rêve marocain de créer sa propre voiture nationale, avec une conception et une création 100% marocaine. C’est le cas avec NEO Maroc, par exemple, qui concrétise aujourd’hui l’efficacité de l’écosystème industriel marocain. «C’est le fruit de l’excellence et de l’innovation qui existent aujourd’hui au Maroc, grâce à la vision éclairée de S.M. le Roi et à l’écosystème dont dispose désormais le Royaume, avec plus de 250 entreprises, Instituts de formation et de recherche», affirme Nassim Belkhayat, président-Directeur général de la Société Neo Motors. Il ajoute, à juste titre, que «C’est une voiture marocaine dotée d’un moteur PSA, fabriqué au Maroc, et 60% des pièces du véhicule sont fabriquées dans le Royaume». Cette expertise nationale sert déjà de base pour entamer un autre chapitre dans l’avancée de l’industrie automobile marocaine. Il s’agit de capitaliser sur le développement du Maroc dans les secteurs de l’automobile et des énergies renouvelables pour servir de modèle de réussite pour l’ensemble du continent africain. Cela permet au Royaume de consolider sa position de hub continental en exportant des véhicules sur le marché africain et de construire également pour ce grand marché, qui se développe à vue d’œil et dans lequel, Rabat est un acteur majeur. Sans oublier que dans cette perspective, déjà lancée depuis quelques années, le Maroc attire des investissements étrangers conséquents et crée des emplois grâce à ses projets en étant un acteur important dans l’industrie automobile et un leader dans le domaine des énergies renouvelables en Afrique. Cette expérience et ce savoir-faire peuvent servir de tremplin pour les autres pays du continent qui aspirent à un développement économique durable, dans une philosophie économique régionale. Galerie
Mounir kharbouche autonews 247
Entretiens
«Stellantis est entré dans la cour des grands»
Mounir Kharbouche, Directeur général de Stellantis, dresse le bilan de quatre années d’existence de l’usine automobile installée à Kénitra, qui ambitionne déjà de doubler ses capacités de production. Ce site industriel et performant devient l’un des fleurons du secteur au Maroc, avec un pôle export qui positionne le Maroc parmi les plus grands pays constructeurs d’automobile dans le monde. Autonews : Avec un investissement de plus de 300 millions d’euros dans le site de production de Kénitra au Maroc, dans le cadre des plans de croissance de la région, où en êtes-vous aujourd’hui de votre plan de croissance dans l’industrie automobile au Maroc ? Mounir Kharbouche : D’abord, je voudrais revenir sur l’historique de cette unité. L’usine a démarré son activité en 2019. Nous avons commencé avec une cadence de 15 véhicules par heure, avec une capacité de production de 75 000 véhicules par an. Très vite, nous sommes passés à un doublement de capacité avec 30 voitures par heure. Ce doublement de capacité a permis à l’usine d’entrer dans la cour des grands, parce qu’il faut savoir que quand on commence à produire 150 000 véhicules par an, on se positionne parmi les plus grands, puisqu’il n’y a pas beaucoup de sites industriels qui ont cette production-là. Ce passage n’a pas été facile, parce que la stratégie de l’entreprise est d’avoir un management 100% marocain. C’est dans ce sens que nous avons commencé avec une population jeune, certes peu expérimentée, mais que nous avons formée en investissant dans la formation professionnelle pour lui donner cet élan et accompagner le démarrage de cette usine. Ce qu’on voit aujourd’hui doit être considéré comme une première victoire parce qu’en novembre 2022, nous avons reçu les félicitations et les encouragements du CEO de l’entreprise (Carlos Tavares) en nous annonçant l’augmentation de production. Dans cette perspective, nous allons passer d’une capacité de 30 véhicules par heure à 60 et de 200 000 véhicules par an à 400 000 auxquels s’ajouteront 50 000 objets de mobilité électrique : Citroën Ami et Opel Rocks-e. Autonews : L’usine de Kénitra va doubler sa capacité de production locale et introduire la plateforme «Smart car» en vue d’atteindre l’ambition commerciale de plus de 22% de parts de marché dans la région d’ici 2030. Quelle est votre stratégie pour atteindre cet objectif très ambitieux ? M. Kh. : Il faut savoir que cette usine est la plus compacte du Groupe. Ce qui est un grand atout. Nous avons mis sur pied une usine frugale et compétitive. Ainsi, le doublement des capacités va se faire avec l’extension des bâtiments, avec cette particularité qui consiste en la construction d’un nouveau building pour la partie ferrage et un autre bâtiment pour la partie peinture. Par contre, le montage sera étendu pour passer à 60 voitures par heure sur la même ligne de production. Ce qui nous donnera deux bâtiments ferrage à 30 à l’heure, deux bâtiments peinture à 30 à l’heure et un seul bâtiment montage à 60 à l’heure. Autonews : Le site de Kénitra contribuera à l’ambition régionale d’atteindre une capacité de production d’un million de véhicules par an d’ici 2030 avec une autonomie régionale de production de plus de 70%. Quels sont les moyens mis en place pour assurer cette production en flux continu ? M. Kh. : Absolument. Cela est possible grâce à la compacité de cette usine. L’un des leviers majeurs que nous avons, en plus de la performance de nos équipes, c’est aussi le coût de l’énergie. Parce que comme nous sommes une usine compacte, nous avons une consommation d’énergie qui est plus réduite en comparaison à d’autres sites qui font trois à quatre fois la taille de notre unité. Le deuxième levier, c’est la volonté du «Made in Morocco». Je pense que chaque personne qui travaille dans cette entreprise, nourrit ce sentiment de fierté de rendre cette usine parmi les plus importantes de Stellantis. Nous avons capitalisé sur l’histoire automobile au Maroc, et aujourd’hui, nous sommes en train de concrétiser ce savoir-faire avec une population qui est jeune. Des équipes qui ont bénéficié d’une bonne formation grâce au soutien de nos partenaires, ce qui nous a permis d’avoir un vivier de personnes compétentes.  Autonews : Quelle est la part à l’exportation de l’usine ? M. Kh. : La part des exportations de cette usine tourne autour de 90%, avec 10% pour le marché local et maghrébin. Demain, la stratégie va changer et cela entre dans la stratégie de l’entreprise à l’horizon 2030. Dans ce sens, en ce qui concerne la région Afrique et Moyen-Orient, nous avons une vision qui vient contrebalancer l’équilibre que nous avons aujourd’hui, puisque l’Europe tend vers le 100% électrique. Demain, nous exporterons 70% de nos productions vers l’Afrique et le Moyen-Orient y compris le Maroc et 30% vers l’Europe. Autonews : Stellantis annonce le doublement de la capacité de production du site pour atteindre 400 000 véhicules par an auxquels s’ajouteront 50 000 objets de mobilité électrique : Citroën Ami et Opel Rocks-e. Le lancement de la plateforme «Smart car», quant à elle, vient soutenir davantage l’offre produits. Elle représentera 40% de l’offre de mobilité de la région d’ici 2030. Quelle lecture faites-vous du marché de l’électrique au Maroc aujourd’hui ? M. Kh. : Aujourd’hui, nous avons démontré notre capacité en électrique made in Morocco. Cette année, nous allons produire plus de 30 000 objets de mobilité électrique pour aller chercher par la suite les 50 000. Parce que la demande ne s’arrêtera pas pour ce type de solution de mobilité. Dans ce sens, nous sommes partis pour écrire l’histoire pour plusieurs années. Autonews : Sur le plan environnemental, l’usine est un modèle d’optimisation énergétique grâce à sa faible consommation d’énergie par véhicule produit (425 kWh/véhicule). Elle aura bientôt accès à des énergies renouvelables issues de la stratégie nationale de transition énergétique et de développement durable du Maroc. Quelle est votre approche écologique à l’horizon 2030 ? M. Kh. : Actuellement, nous sommes parmi les meilleurs en termes de consommation d’énergie et aussi en coût d’énergie. Il faut dire que nous avons cette chance d’avoir ce projet sur les terres marocaines, ce qui nous permet de bénéficier de certaines clefs de succès. Ainsi, avec le doublement de notre capacité de production, nous avons décidé d’abord de ne pas construire la même surface. Nous allons mettre sur pied une surface encore plus optimisée que celle d’aujourd’hui tout en faisant plus de volume. Ce qui va automatiquement nous permettre d’avoir un ratio de kilowatts heure par véhicule plus faible qu’aujourd’hui. Il y a aussi des négociations en cours pour avoir des contrats avec des fournisseurs locaux pour nous approvisionner en énergie verte. Parallèlement, nous travaillons sur un autre projet de photovoltaïque. Nous avons des réflexions dans ce sens pour accélérer cette transition énergétique qui s’inscrit parfaitement dans le plan stratégique DARE FORWARD 2030. Autonews : À la lumière de toutes ces réalisations et performances, quelle lecture faites-vous de l’avenir de l’automobile au Maroc ? M. Kh. : Nous sommes prêts à faire partie des plus grands. Aujourd’hui, le Maroc a une capacité de 700 000 véhicules. À l’horizon 2025, elle passera à 1 million de véhicules. Dans ce sens, notre ambition est de devenir la référence industrielle dans le secteur en termes de compétitivité et de qualité, de coût et aussi en termes d’attractivité pour ramener des fournisseurs sur place et atteindre ainsi notre objectif d’intégration locale fixé à 80% à l’horizon 2030. Galerie
Florian huettl autonews 247
Entretiens
«2023 sera une année d’accélération en termes d’électrification surle marché marocain»
Florian Huettl En marge de la visite effectuée à l’usine Stellantis de Kénitra, Florian Huettl, le PDG d’Opel, a accordé à Autonews un entretien dans lequel il a évoqué le positionnement actuel des modèles Opel, mais aussi les perspectives de développement de la gamme, en particulier le vecteur électrique. Tout comme il a parlé du partenariat liant Opel à l’importateur marocain Auto-Hall, plus précisément sa filiale SMAA (Société marocaine de l’automobile allemande)… Rencontre. Autonews :  Plus diversifiée auparavant, la gamme des véhicules particuliers Opel se limite actuellement à des modèles urbains, une berline compacte et un SUV compact. Quelles sont les perspectives d’expansion de la gamme à moyen et long terme ? Florian Huettl : Aujourd’hui, la gamme Opel couvre assez largement le marché avec une très bonne offre sur les segments «B» et «C», ainsi que le segment des véhicules utilitaires. Sur le segment «B», nous avons la Corsa, un véhicule qui rencontre beaucoup de succès : elle est première de son segment en Allemagne et au Royaume-Uni. Sur le segment «B», SUV qui est très important et en constante croissance, nous avons la CrossLand et la Mokka, introduite il y a deux ans. La Mokka est un produit particulièrement intéressant parce qu’elle incarne vraiment les valeurs en termes de design, de valeurs germaniques automobile, telles que la tenue de route, la direction, les sièges, l’éclairage. Elle est d’ailleurs classée deuxième de son segment sur le marché marocain. En 2022, nous avons introduit la toute nouvelle Astra : elle a été développée, designée, fabriquée en Allemagne, à Rüsselsheim, notre siège historique. Ce produit a reçu une réception extrêmement importante et intéressante sur le marché «C». L’Astra a gagné un grand nombre de prix, elle a eu un très fort accueil des clients et de la presse. Au-delà de cela, nous avons la Grandland qui couvre bien le segment «C». En termes de développement, nous avons déjà annoncé le renouvellement de la Crossland avec une nouvelle offre sur le segment «B» SUV. Nous allons également réintroduire un flagship, c’est-à-dire un vaisseau amiral dans le segment «D». Ce sera la remplaçante de l’Insigna, arrêtée en 2022. Nous essayons donc de couvrir les segments les plus importants du marché avec une offre produit bien ciblée qui répond le mieux aux attentes de nos clients. Au-delà du plan produit, il y a un deuxième axe de développement très fort, qui tourne autour de tout ce qui est électrique. Opel s’est engagée très fortement sur le chemin de l’électrification, des voitures animées à 100% par une batterie électrique. Aujourd’hui, notre offre est déjà large, à commencer avec la Rock-e fabriquée ici au Maroc. En passant par la Corsa et la Mokka qui sont électrifiées, ainsi que la gamme des véhicules utilitaires qui est, elle aussi, électrifiée. Dès 2023, l’Astra sera en version batterie électrique. Vous allez successivement trouver sur le marché de plus en plus de véhicules Opel, qui sont purement électriques avec 0 émission. Autonews :  L’Opel Grandland vient d’être relancée sur le marché national. Quelle est votre stratégie marketing pour booster ses ventes dans un segment très concurrentiel ? F. H. : La Grandland incarne un certain nombre de beaux avantages produits, dont l’idée est de tirer le meilleur bénéfice sur le marché marocain. Déjà, comme vous le dites, elle est relancée, et c’est important de la faire connaître. Nous avons investi très fortement dans un plan de visibilité et de publicité, pour que le public prenne bien connaissance de cette relance. Comme vous pouvez le voir actuellement, il y a beaucoup de communication autour de la Grandland. En termes de valeurs produit, elle plaît beaucoup à nos clients par son design, par ses fonctionnalités qui la positionnent bien dans le segment «C» SUV. Mais aussi par ses motorisations. Autonews : Alors que les voitures hybrides rencontrent beaucoup de succès sur le marché national, le constructeur Opel est complètement absent. Quels sont les obstacles qui vous empêchent de vous positionner sur ce créneau ? F. H. : 2023 sera une année d’accélération en termes d’électrification sur le marché marocain. A commencer par les versions pluging hybrides pour l’Astra et la Grandland. Ensuite, en termes de véhicules 100% électriques, nous allons commencer très bientôt avec la Rock-e, le petit objet de mobilité urbaine. Et en fin d’année, la Mokka-e sera également proposée. Ainsi, nous irons step-by-step élargir l’offre pour le client marocain. Autonews : Êtes-vous satisfait des résultats commerciaux de la marque Opel au Maroc, et de votre partenariat avec Auto Hall, le distributeur marocain ? F. H. : La collaboration entre Opel et Auto Hall a commencé en 2018. A cette époque, la part de marché d’Opel était de 1%. En 2022, Opel et Auto Hall ensemble, ont su augmenter leur part jusqu’à 4,3% sur le marché global. Et sur le marché du particulier, nous sommes classés la cinquième marque. Auto Hall a donc fait un excellent travail en matière de développement de notre présence sur le marché marocain. Nous avons travaillé sur les opportunités des futures croissances. Et je peux vous assurer qu’il y en a beaucoup. Je suis donc très confiant dans le potentiel non seulement de la marque Opel au Maroc, mais aussi dans le partenariat et les opportunités que nous avons avec Auto Hall. Au-delà, ce qui m’a particulièrement impressionné, c’est la capacité de notre partenaire marocain à satisfaire les attentes des clients en matière de vente et d’après-vente. Et aussi de proposer aux clients un service complet : des offres de financement, d’assurance, de reprise de l’ancien véhicule, de location, de logistique… Tout cela, Auto Hall le propose parce qu’ils sont très bien intégrés sur l’ensemble des services nécessaires dont le client a besoin. C’est un travail qui a très bien commencé et qui a encore beaucoup de potentiel à l’avenir. Autonews :  Comment évaluez-vous votre intégration au sein du groupe Stellantis ? F. H. : Opel est aujourd’hui l’une des quatorze marques du groupe Stellantis, et elle est la seule marque allemande au sein de ce groupe. Stellantis propose évidemment énormément d’opportunités pour la marque Opel. Depuis plusieurs années, nous sommes capables de tirer bénéfice d’un certain nombre de synergies sur le développement des voitures. Vous savez que l’industrie automobile connaît de grandes transformations par rapport au passé, en particulier sur le plan de l’électrification, de la conduite autonome, de la gestion des données… Il y a beaucoup de choses qui sont faciles à développer ensemble au sein d’un grand groupe comme Stellantis. Outre cela, nous avons la possibilité de définir et de développer des voitures qui sont parfaitement en ligne et ciblées sur les valeurs de la marque Opel. Autonews :  Opel a annoncé la construction d’une nouvelle usine dédiée à la fabrication de cellules de batterie. Quel serait le nouvel enjeu de cette usine ? F. H. : Le groupe Stellantis travaille au sein d’une joint-venture qui s’appelle ACC. C’est via cette dernière que nous avons décidé de construire en Europe des Gigafactories, c’est-à-dire des usines qui fabriquent des batteries pour nos véhicules. Une d’entre elles sera construite sur l’ancien site de Kaiserslautern, qui est une usine de composants et de moteurs. C’est un bel exemple de transformation vers le futur de notre appareil industriel, puisque ce qui était une usine de composants deviendra une usine pour les batteries. Cela nous aidera dans ce parcours d’électrification et qui, au passage, va créer des emplois dans cette région en Allemagne. Autonews : Dans le domaine de l’industrie automobile, en moins d’une décennie, le Maroc s’est imposé comme une plateforme notable. Votre point de vue sur cette performance, et quelles sont les perspectives de production des modèles Opel au Maroc ? F. H. : La présence de Stellantis au Maroc s’est beaucoup développée ces dernières années. D’un côté avec notre usine de Kénitra qui fabrique un certain nombre de produits pour le marché local, et pas uniquement. Nous venons d’ailleurs d’annoncer un investissement conséquent pour le développement de ce site industriel. D’un autre côté, également en termes d’ingénierie, le centre d’ingénierie Stellantis au Maroc fait partie de l’écosystème global de Stellantis qui est en croissance. L’usine de Kénitra fabrique l’Opel Rock-e, qui est un petit objet d’électromobilité extrêmement intéressant. J’ai visité l’atelier juste hier, et j’ai été très impressionné par toute l’innovation derrière la fabrication de la Rock-e que nous proposons avec énormément de succès, et qui suscite beaucoup d’intérêt auprès de nos clients dans de nombreux pays. Autonews :  La plupart des labels allemands misent sur le slogan «Fabriqué en Allemagne» pour marquer leur supériorité technologique. Du point de vue marketing, cette approche différentielle est-elle indémodable ? F. H. : Opel est une marque allemande et nous revendiquons ouvertement ses origines germaniques. Nous savons que nos clients partout dans le monde associent un certain nombre de valeurs automobile à une marque allemande. C’est le cas pour la définition du véhicule. Vous vous attendez qu’un véhicule soit capable de rouler à grande vitesse en toute sécurité sur une autoroute, d’être sécurisant également pour prendre les virages. Mais aussi de porter certaines valeurs, comme la qualité des sièges et de la luminosité. Nos clients s’attendent également à une qualité irréprochable et impeccable, notamment en termes de fabrication telle que la qualité des joints, les écarts entre les pièces, l’alignement… Cette qualité est bien sûr espérée et appréciée. Pour une marque allemande, comme nous le sommes, c’est extrêmement important d’être très rassurant et d’être attentif à ces aspects-là, puisque les clients les associent à une marque allemande. C’est donc une chose très importante pour nous, non seulement en termes de qualité mais aussi en termes de définition de nos produits. Oui, je pense que cela évoque un certain nombre d’attentes et c’est notre obligation, notre stratégie que de répondre à ces attentes pour avoir une offre cohérente pour nos clients. Galerie
Mohamed bachiri maroc autonews 245
Entretiens
"Nous sommes en trajectoire pour respecter nos engagements en 2023»
Mohamed Bachiri est le premier directeur marocain d’une usine Renault dans le monde. Travaillant depuis sa nomination sur le projet qu’est l’usine Renault de Tanger, il mène avec succès la vision stratégique du groupe Renault, qui a réalisé en 2022, dans une conjoncture de crise, des résultats records, avec pas moins de 94 500 véhicules construits par an à Somaca, dans la préparation du capital humain pour le lancement de la plus grande usine d’Afrique. Le DG revient avec nous, dans cet entretien, sur le bilan du groupe, la signature Made in Morocco, l’héritage historique de Somaca, depuis 1928, et les perspectives d’avenir pour atteindre l’objectif de 1 million de voitures par an. Autonews :  Somaca a marqué l’histoire de l’industrie automobile marocaine. Pouvez-vous nous parler de cette Success story ainsi que l’écosystème dans lequel elle évolue, et quel a été l’impact de la Somaca sur cette industrie ? Mohamed Bachiri : Le Groupe Renault est présent au Maroc depuis 1928. Dans quelques années, nous allons fêter cent ans d’histoire de l’automobile au Maroc. Nous avons commencé à accompagner le secteur de la filière automobile à partir de 1965, quelques années après la création de l’Usine Somaca. Cette usine que moi j’appelle «La Zaouia de l’industrie automobile  au Maroc». Elle est le berceau de cette industrie. Elle est également un vivier de formation, de développement de compétences, de nombreux cadres qui ont assumé des responsabilités extraordinaires dans la filière automobile. Donc, en 1965, nous avons commencé à fabriquer des véhicules dans cette usine. En 2005, Renault a racheté les parts de l’État et est devenue actionnaire majoritaire de Somaca. C’est également à partir de cette année que nous avons lancé la gamme Dacia, ce que j’appelle aujourd’hui : la saga Dacia. À l’époque, nous produisions à peu près 10 000 véhicules. Mais, l’industrie automobile au Maroc s’est véritablement métamorphosée grâce à l’annonce du projet Renault Tanger, en 2007. Nous sommes donc passés d’une capacité de production de 10 000 unités à pas moins de 440 000 véhicules par an. C’est à peu près un demi-million d’unités, ce qui est en soi une chose extraordinaire. Tout ceci a été réalisé grâce à la vision de Sa Majesté le Roi, Mohammed VI, que Dieu le glorifie. Et on le voit aujourd’hui, puisque les résultats sont là. Nous sommes aujourd’hui la première filière exportatrice du Maroc. C’est beaucoup de travail qui a été fait, et nous sommes fiers d’accompagner cette dynamique. L’autre point important qui explique ces résultats, c’est l’écosystème. Nous avons effectivement développé notre propre écosystème, à partir de 2016. Nous avions, à l’époque, signé un premier contrat avec l’État marocain, par le biais de notre ministère de tutelle, celui de l’Industrie et du Commerce, avec deux objectifs. Le premier, c’est qu’en 2023, nous devons avoir un taux d’intégration locale de 65% et un chiffre d’affaires d’achat de pièces à partir des usines des équipementiers qui se trouvent au Maroc, de 1,5 milliard d’euros par an. A fin 2021, nous avons un niveau d’intégration de 64% hors mécanique et le chiffre d’affaires a atteint 1,3 milliard d’euros. Nous sommes pratiquement en trajectoire pour respecter nos engagements en 2023. Il y a aussi un autre indicateur pour illustrer tout ce travail qui a été fait en partenariat avec les pouvoirs publics, c’est ce qu’on appelle les fournisseurs en 1, c’est-à-dire les fournisseurs qui nous livrent les pièces que l’on monte dans nos véhicules, qui étaient au nombre de 26 en 2016, et qui sont passés à 76 en 2020-2021. Nous avons donc triplé par trois sur quelques années le nombre de nos fournisseurs en 1. Tout cela a permis de créer des milliers d’emplois, beaucoup de valeur ajoutée, de développer les compétences des jeunes marocains et, surtout, de développer le chiffre d’affaires à l’export de la filière automobile. C’est pour cela qu’il ne faut jamais oublier tout le travail qui a été fait par nos prédécesseurs. C’est cette histoire que l’on doit perpétuer pour les générations futures. Et c’est ce qui fait que le Maroc est aujourd’hui visible sur les cartes de l’industrie automobile mondiale. Autonews :  L’année 2022 a été très bonne en termes de production et d’exportation. Comment expliquez-vous ces réalisations dans un contexte marqué par la crise ? M. B. : À cause du contexte Covid, beaucoup de choses ont été déréglées, notamment la partie logistique au niveau international, la hausse des prix des matières premières, la crise des composants électroniques, les problèmes liés à l’énergie aussi. Tout cela a fait que nous avons vécu tous ces impacts au niveau du secteur industriel. Mais la force du Maroc, c’est que nous avons un outil industriel flexible. Cette flexibilité, nous l’avons grâce à plusieurs paramètres. D’abord, le Maroc est dans le Top 5 des pays qui fabriquent le plus de voitures chez le Groupe Renault. Ce que nous construisons entre Tanger et Casablanca constitue 17% de ce que le Groupe vend. Nous sommes devenus une plateforme incontournable du Groupe. Le deuxième point, c’est que nous avons réussi à instaurer depuis le début une qualité de dialogue social qui est très importante, ce qui nous a permis de trouver des solutions  innovantes  pour assurer la flexibilité et en même temps protéger les usines et les emplois. C’est grâce à ces acquis que nous avons réussi à produire plus de 15% par rapport à l’année précédente.  Et à Somaca, nous avons réalisé une année historique avec94 500 véhicules. Le dernier record datait de 2018. Et là, je tiens à rendre hommage aux équipes, au groupe, aux pouvoirs publics et à la tutelle qui nous ont accompagnés. C’est tout ce travail collectif qui a permis ces résultats extraordinaires.  Autonews :  Somaca contribue activement à la signature «Made in Morocco». Pourriez-vous nous éclairer sur ses spécificités pour assurer le leadership au niveau régional dans l’industrie automobile ? Et comment pérenniser cet exploit ? M. B. : Nous avons à peu près 70% des véhicules fabriqués à Somaca qui sont exportés, ce qui n’était pas le cas au début des années 2000. Il y a donc une transformation en profondeur de tout l’outil industriel, mais pas que, puisqu’il y a aussi un investissement très important dans les ressources humaines, notamment l’investissement dans tout ce qui est industrie 4.0, sur le digital, le process d’automatisation, la robotisation avec un taux de 20%, ce qui est extraordinaire pour une usine de la taille de Somaca. Sans oublier que c’est une usine très agile. Elle est compacte, mais très agile, avec ce point important, c’est que les gens se sentent ici en famille. Il y a une âme dans cette usine. Une âme qui est transmise de génération en génération. Ce qui fait que les gens sont solidaires et travaillent pour l’intérêt général. Du coup, Somaca est aujourd’hui l’une des meilleures usines du Groupe au niveau international, à la fois en termes de qualité et de compétitivité. C’est pour cette raison que je répète toujours que s’il n’y a pas eu Somaca, il n’y aurait pas eu Tanger. Et s’il n’y avait pas Tanger, il n’y aurait pas nos amis à Kénitra. C’est pour cela aussi que je dis que Somaca est un bien collectif national. Car, rares sont les Marocains qui n’ont pas eu ou n’ont pas un lien direct ou indirect avec cette usine.  Autonews :  Avec le lancement de la nouvelle Sandero et la nouvelle Logan, Dacia poursuit sa percée sur le marché national. Quelle lecture faites-vous de ce succès et quelles sont les perspectives pour cette marque très prisée aujourd’hui ? M. B. : En effet, la marque Dacia, c’est la première marque au Maroc. Les modèles Dacia sont les numéros 1 de leur segment. Et les véhicules fabriqués à Tanger et à Somaca font partie du Top 10 des voitures les plus vendues au Maroc. Et la nouvelle Sandero, c’est le véhicule le plus vendu pour les particuliers en Europe depuis 2017 toutes marques confondues. Cela dépasse les frontières marocaines. Et c’est cela le «Made in Morocco». C’est que nous faisons rayonner le produit fabriqué au Maroc par des cadres et des compétences marocaines. Si nous prenons le marché marocain, l’autre atout de la marque Dacia, c’est qu’en termes de qualité des prestations qui sont offertes au client, c’est le meilleur rapport qualité prix qui existe au Maroc. Et c’est ce qui a fait sa renommée. Par exemple, la Logan, fabriquée à Somaca, est le premier véhicule vendu depuis plusieurs années au Maroc. C’est dans ce sens que nous avons lancé l’année dernière de nouveaux modèles à Somaca. Il s’agit de la nouvelle Sandero et de la nouvelle Logan, ces deux modèles qui sont encore plus riches en termes de technologie, qui répondent de plus en plus aux meilleurs standards en termes de qualité et des exigences du client. C’est ce qui fait la force de la marque Dacia aujourd’hui. Autonews :  Sur le plan commercial, Renault Group Maroc marque son leadership avec Dacia et Renault, respectivement à la première et la deuxième place du marché marocain, avec 27,5% de parts de marché pour Dacia et 15,5% pour Renault. Pourrions-nous avoir une idée sur le déploiement des moyens utilisés pour avoir atteint ces performances ? M. B. : Vous savez, comme je l’ai dit en introduction, le Groupe est présent au Maroc depuis pratiquement un siècle. Il y a là un véritable héritage. Et c’est cet héritage que l’on développe de plus en plus. Dans ce sens, l’introduction de la marque Dacia au Maroc en 2005, le rapport qualité prix, les nouveaux modèles qui sont très demandés, et le fait aussi que Renault Commerce Maroc dispose du meilleur réseau de couverture commerciale à travers le Maroc, puisque nous avons 91 points de vente, qui couvrent toutes les régions du Maroc. C’est là un atout très important en termes de ventes,  mais aussi en termes d’après-vente et de fidélisation du client. Nous avons aussi une captive financière très efficace, qui finance les particuliers pour acheter leur véhicule, pour la vente ou la reprise. C’est pratiquement 1 client sur 3 qui est financé par cette structure. D’un autre côté, il faut souligner que nous avons développé un savoir-faire grâce à l’investissement formation, qui a été mis en place depuis de longues années par le Groupe Renault  et qui touche la partie technique, la partie achat, la partie logistique, la partie RH, la partie process, la partie produit… Dans ce sens, je rappelle que nous avons un centre de formation à Tanger qui s’appelle «Centre de formation aux métiers de l’industrie automobile», qui est géré par Renault, mais qui appartient à l’État, et qui a démarré en 2011. Nous avons dispensé jusqu’à aujourd’hui pas moins de 3 millions d’heures de formation. C’est ce centre de formation qui est le fer de lance de notre unité industrielle. C’est lui qui nous accompagne à travers des formations opérationnelles. Au niveau technologique, nous avons le savoir-faire qu’il faut avec des ingénieurs qui savent programmer nos robots, les entretenir et les reprogrammer. Sur la partie compétitivité, grâce au dialogue social et aux accords de flexibilité, nous avons réussi à maintenir nos objectifs et nos engagements vis-vis de nos clients. Mohamed Bachiri, Le parcours Diplômé de l’Université de Lille. Diplômé de l’European Executive MBA de l’Ecole Supérieure de Commercede Paris. 2006 : Directeur des Ressources humaines Somaca et Renault Commerce Maroc. 2009 : Directeur des Ressources humaines Groupe Renault Maroc (Usine de Tanger, usine Somaca et Renault Commerce Maroc). 2012 : Ouissam du Mérite national de l’ordre d’officier par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. 2013 : Responsabilités Manufacturing -Usine Renault de Valladolid-Espagne. Depuis 2015 : Directeur général de la SOMACA. 2018/2020 : Président de la Commission solutions sectorielles de la CGEM. 2019 : Chevalier de la Légion d’honneur de la République française. 2019 : Président de la CGEM par intérim. 2020 : Vice-Président de la CGEM et Président de la commission Innovation et Développement Iindustriel.
Innovation maroc autonews 240
Actualité nationale
Innovation et conception : 2 000 ingénieurs recrutés
2 000 nouveaux ingénieurs seront recrutés pour renforcer le secteur de l’industrie automobile au Maroc notamment au niveau de l’innovation et de la conception. C’est ce qu’a annoncé dernièrement Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce. Evoquant la montée en charge en matière d’industrie automobile pour une meilleure maîtrise de la technologie, le ministre a indiqué que son département a noué des partenariats avec les universités pour la formation de 100 000 ingénieurs qui vont opérer dans le secteur et notamment dans la partie de la conception. Il a précisé que le secteur emploie actuellement 7 000 ingénieurs et que l’intégration des nouveaux profils permettra de gagner davantage en termes de compétitivité.